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À l’arrêt depuis le mois de mars en raison de la pandémie de Covid-19. Quel avenir pour le football professionnel ?

La Fédération algérienne de football a officialisé l’arrêt définitif de la saison de Ligue 1, une décision qui concerne aussi tous les autres Championnats de football. À l’arrêt depuis le mois de mars en raison de la pandémie de Covid-19, le Championnat algérien ne reprendra pas. «À la majorité absolue et à titre exceptionnel », la Fédération locale (FAF) a décidé lors d’une session extraordinaire de son bureau fédéral de «l’arrêt définitif de la saison sportive 2019-2020 » en prenant une décision injuste, en attribuant le titre au CR Bélouizdad, qui comptait 03 points d’avance sur l’ES Sétif au moment de l’interruption de la Ligue 1, est désigné champion, de même que «tous les leaders des autres Championnats […] au niveau des différents paliers du système pyramidal de compétition». La FAF précise que «le CR Bélouizdad représentera l’Algérie lors de la prochaine édition de la Ligue des champions et sera accompagné par le MC Alger, départagé par rapport à l’Entente de Sétif (ex-aequo au classement) grâce à la règle d’indice des matchs disputés et des points récoltés ». L’ES Sétif devra se contenter de la Coupe de la CAF. Alors que c’est l’Entente qui a le droit de représenter l’Algérie en ligue des champions, ce qui démontre que le Football vit toujours dans le bricolage. Dans tous les pays du monde, le développement du sport en général, et le football en particulier, s’articule autour d’une politique bien définie imposée aux clubs sur la base de règlements et en fonction des objectifs recherchés. Chez nous, il se passe des choses bizarres au sein des clubs soi-disant professionnels. La médiocrité, l’incompétence et l’intérêt personnel ont pris le dessus sur toute autre considération. Absence de bilans, des irrégularités à la pelle dans les AG, batailles de clans pour la présidence du club. Aucune protection pour les clubs amateurs dans la formation. Des dettes estimées à plusieurs centaines de milliards de centimes, sans compter ceux des impôts et de la caisse sociale.
Plus grave encore, les scandales liés à la corruption ayant ébranlé le football national ont fini par dépasser nos frontières comme en témoignent le reportage du mois d’octobre en plus des joueurs africains recrutés qui n’ont aucun niveau avec des salaires incroyables, des présidents salariés. A ce rythme, le football algérien ne sortira jamais la tête de l’eau tant que l’Etat n’interviendra pas pour changer les statuts, déterminer les critères et surtout exiger le respect de la règlementation. Ainsi donc, le bricolage a encore de nombreuses années devant lui, tant que la mentalité ne changera pas. Fait insolite : chez nous, la majorité 98%, pour ne pas dire tous les clubs, contactent et engagent des joueurs avant le recrutement de l’entraîneur à qui incombe pourtant la gestion technique de l’équipe par rapport au projet de jeu qu’il veut installer au sein de son équipe. Du jamais vu. Professionnalisme, dites-vous ? Les présidents de nos clubs et leurs hommes de confiance ne sont là que pour gérer l’argent des deniers publics. Les subventions et entrées d’argent des sponsors ne sont jamais contrôlées ! Encore plus, cette mesure à propos des deniers de l’Etat ne devra pas se limiter à la présentation des documents et autres bilans financiers, mais à une enquête approfondie. L’Algérie nouvelle passe par là. Ce qui se passe ici et là est un véritable paradoxe avec des dirigeants qui ignorent tout ce qui a trait à l’économie du sport et au droit des sociétés. A l’heure actuelle, la gestion des responsables de nos clubs se limite aux transactions de joueurs avec, bien sûr, une commission de transfert. Avons-nous entendu ce genre de bizarrerie aux temps des Hannachi Mohanh Chérif et Benkaci Said ( JSK ) ,Hadj Ghalem Chaouch, Lahouari Chaïla, Kacem Elimam (MCO), Kacem Hamida (ASMO), Hassani Mustapha (USMBA), Abdelkader Drif (MCA), Kheirat (ESM), Hadj Nouar et Rabah Yahia (JSMT) , Mohamed Lefkir (CRB), Allik (USMA) et les autres ? L’intervention de l’Etat est donc plus qu’indispensable pour d’abord, exiger des comptes et accompagner les clubs pour la mise en place d’une véritable politique d’autofinancement avec la mise en place de mécanismes nécessaires pour mettre fin à ces réflexes ayant obligé les sociétés sportives par actions à rester toujours dépendantes des subventions de l’Etat, des actionnaires ou autres investisseurs. Il est temps d’investir dans les ressources humaines et les jeunes talents si l’on veut réellement anéantir cette gestion douteuse qui ne fait que porter de graves préjudices à la jeunesse algérienne. Le MJS, en tant que tutelle, doit sévir et frapper d’une main de fer, car il y va de l’intérêt de l’Algérie. Aujourd’hui, la situation s’est davantage aggravée. Des jeunes, censés être l’avenir de notre football, sont marginalisés et totalement abandonnés. Connaissez-vous un président de club qui a pris l’initiative d’aller assister à un match des U.14 ou 15 ? Un président qui dispose d’une véritable structure de recrutement pour le suivi des joueurs ciblés répondant à la philosophie du club ? Un président qui a pensé à une réflexion sur l’autofinancement de son club ? Un président qui s’est réuni avec le DTS des jeunes pour examiner la situation ? Dommage ! Nos présidents ne sont là que pour se faire une place au soleil ou se rapprocher des autorités locales. A vrai dire, ils ne sont là que pour tromper l’opinion publique et trahir la sensibilité des supporters. Mais, jusqu’à quand ? Pire encore, on parle de contrats falsifiés, de plaintes de joueurs, d’entraîneurs étrangers et de qualifications de joueurs douteuses. Le cas du Camerounais Rooney (MCA) qui n’est pas international dans son pays, en est la parfaite illustration. C’est dire que la Ligue de football professionnel (LFP) a nui à l’image de l’Algérie. Cette dernière a même transgressé la règlementation lors du fameux derby USMA – MCA, avant d’être remise à l’ordre par le TAS de Lausanne. Une affaire qui a créé un conflit entre les fans du MCA, l’ESS, la JSK. On est bien loin, très loin même, du rôle du football, moyen de rapprochement et de fraternité. L’argent et l’intérêt personnel ont pris le dessus. Mais attention, « l’argent est une langue qui parle, mais aussi une main qui tue », dit-on.

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