Les citoyens des wilayas d’Annaba et d’El Tarf sont contraints chaque jour de faire le tour des crémiers à la recherche d’un sachet de lait pasteurisé. Cette denrée est rare depuis quelques mois, au point de créer une tension jamais connue au niveau de la capitale de l’Acier. Des pères de famille, en désespoir de cause, se mêlent chaque jour aux bousculades, bagarres, invectives. Lors de notre passage devant un crémier de cette ville, on a constaté des coups de coude pour pouvoir arracher quelques sachets. Les consommateurs ne demandent plus le prix, le sachet est écoulé à 30 dinars, le petit lait à 80 dinars. La pénurie du lait s’est accentuée depuis que le lait en poudre a connu lui aussi une augmentation de plus de 50 dinars. Un citoyen nous apprend que le lait « Candia », vendu il y a quelques jours entre 90 dinars et 100 dinars, est revendu à 150 dinars. La situation est alarmante dans les wilayas limitrophes. Ainsi donc à El Tarf, les camions de distribution passent une journée sur deux. Une telle situation fait craindre le pire chez les parents dont leur revenu mensuel ne leur permet pas d’acheter le lait de vache à 70 dinars le litre. La pénurie du lait ne permet pas aux agents contrôleurs et inspecteurs de la DCP de faire leur travail. En outre, la quantité livrée quotidiennement est loin de satisfaire la demande sans cesse croissante du consommateur surtout lorsque le père de famille a des mioches de bas âge. Ce problème ne se situe pas uniquement chez les crémiers surpassés par la demande mais chez les producteurs eux-mêmes qui ont subi une augmentation du prix du lait en poudre. Profitant de cette situation, les crémiers vendent 04 sachets de lait à 30 dinars chacun et deux litres de petit lait » lben » à 80 dinars. La pénurie ouvre donc la voie à la vente concomitante dans les wilayas. En tout état de cause, la pénurie a touché depuis le mois de décembre l’huile de table introuvable au niveau de la wilaya d’El Tarf, en dépit des mesures prises contre les commerçants spéculateurs.
