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3,24 mds de dinars pour le tourisme. Un budget dérisoire?

Pourquoi la tutelle n’a jamais ouvert l’épineux dossier de la modernisation des hôtels publics alors qu’une enveloppe de 700 milliards de dinars a été dégagée pour le réhabilitation et la modernisation de 62 hôtels publics d’une capacité de 20.000 lits ? Le budget alloué au secteur du tourisme est dérisoire, s’insurgent les acteurs et professionnels du secteur. Alors qu’on tablait sur un vrai redémarrage de la machine touristique suite à la crise financière née des retombées de la crise sanitaire de la pandémie du covid 19, il est regrettable, voir scandaleux de voir que le secteur est jeté aux calendes grecques et pour preuves, son maigre budget alloué pour ce secteur dans la PLF 2021 qui vient d’être adoptée par la chambre basse. Il n’accède pas les 30 voire 20 mds de dinars soit 3,24 mds de dinars. Dans sa répartition de budget en termes de dépenses pour l’année 2021, le projet de la loi de finances n’a pas apporté beaucoup de changements en termes de priorité budgétaire et cela malgré plusieurs facteurs qui entrent en jeu dans la conjoncture de préparation de la loi de finances 2021. Le ministère de la défense nationale, se taille comme à l’accoutumée, la part du lion avec un budget annuel de 1230 milliards de dinars. Le ministère de l’éducation avec 771 milliards de dinars et en troisième position le ministère de l’intérieur avec plus de 554 milliards de dinars. Avec la crise du Coronavirus et les pertes colossales que subit le pays, le ministère de la santé est resté à la quatrième position avec un peu plus de 410 mds de dinars, alors que celui de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique est à la cinquième position avec 370 mds de dinars. Concernant ce budget dérisoire nous avons joint, hier, un cadre hôtelier pour en savoir plus de par sa longue expérience dans le domaine mais qui a requis l’anonymat. Selon notre interlocuteur, ce budget alloué au secteur du tourisme dans la LF 2021 est vraiment dérisoire. Il n’a pas été élaboré, selon ses propos, sur la base des données ou des paramètres de gestion fiables. Pour lui, il est impératif de recourir à une analyse des réalisations et des projets pour réfléchir sur ce que veulent les pouvoirs publics concernant la politique du tourisme. Pour notre source concordante, l’heure du bricolage est révolue, il faut aller vers l’instauration de contrats obligatoires de management, surtout que beaucoup de responsables du secteur public ont été mis sous mandats de dépôts, nous affirme-t-il, en raison de leur gestion, des investissements et des plans de modernisation. Le secteur du tourisme baigne dans un marasme sans précédent dû à la propagation de cette crise sanitaire de la covid 19 qui a déjà fait des milliers de malades et de décès. C’est le statu quo. Des projets en gestation peinent à être finalisés. En rappelant que plus de 1.000 projets touristiques étaient prévus soit au total 936 projets touristiques ont été retenus, jusqu’à présent, au niveau national, avec un coût de réalisation de ces projets susceptibles de créer plus de 50.000 postes d’emploi et d’offrir plus de 100.000 nouveaux lits, est estimé à 382 milliards de dinars. A ce palmarès, s’ajoutent 574 projets touristiques qui seraient en cours de réalisation au niveau national dont 197 dans les villes côtières et 72 dans les régions du Sud. Pour Kadache Hacene, président de la FNAT, les agences de tourisme baignent dans l’incertitude parce qu’elles font face à beaucoup de problèmes, surtout en cette conjoncture de crise sanitaire. Il est inconcevable de pouvoir exercer en cette conjoncture puisque le système de réservation est fermé et bloqué concernant les compagnies aériennes que sont, à titre d’exemple, Air Algérie, Air France, Lufthansa, Turkich Airlines, entre autres. Selon Hacene Kadache, comment peut-on totalement déconfinner si les aéroports, les hôtels et les restaurants demeurent fermés alors que ce triptyque est l’essence même du tourisme qui caractérise sa feuille de route. Pour lui, si le transport n’est pas encore autorisé et si le système de réservation est fermé et bloqué, et si ni les vols nationaux ni ceux internationaux ne sont autorisés pour l’heure, et si on peut faire des réservations comment peut-on agir devant ce constat et que peut faire, notamment, un responsable d’une boite de tourisme devant cette situation confuse? Selon lui, comment agir concernant la prestation de services devant le blocage de toutes les compagnies aériennes ? Pour le président de la fédération des agences de tourisme « nous sommes incapables de faire des réservations, gérer les contestataires pour billets non remboursés, encaisser, organiser des voyages en Tunisie, Turquie ou autre destination de choix des Algériens? » Hacene Kadache président de la FNAT nous indique, en outre, que la fédération vient de saisir le ministère du tourisme et celui du premier ministère, après l’élaboration d’un document de 07 points essentiels pour garantir le bon déroulement du déconfinement et de la reprise des activités. Mais pour l’heure, la fédération n’a reçu aucune réponse, martèle notre interlocuteur. Il faut rappeler qu’un comité de pilotage à l’initiative de la compagnie nationale Air Algérie et le groupe HTT, était mis sur pied au mois de Mai dernier sous l’égide du premier ministère pour un retour progressif et crescendo des activités touristiques après le confinement. Le ministre du tourisme s’est engagé, pour rappel, à ouvrir les hôtels étatiques pour les médecins et le corps sanitaire désireux de se relaxer après l’exercice de leurs fonctions, celles de lutter contre le covid 19. Une invitation somme toute controversée qui n’a pas reçu l’aval des hôteliers, estimant que cette affirmation de Mohamed Hamidou serait une pure exagération qui n’a pas reçu l’aval des hôteliers. Déjà 38 milliards de dinars de perte ont été enregistrés, environ 295 millions de dollars pour la compagnie nationale Air Algérie à cause de la crise sanitaire du covid 19. Depuis le 18 mars dernier, 17.000 vols ont été annulés, ce qui équivaut à 600.000 billets domestiques et internationaux. Dans cette conjoncture sanitaire, marquée par la propagation du COVID 19, la compagnie a connu un vrai recul pour fermeture des aéroports et annulation des vols.

À propos NADIRA FOUDAD

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